Sur le front de Caïn
lettera aperta agli ebrei e alle ebree di Peter Pan Pelbart, filosofo, psicoanalista editore ebreo brasiliano SOTTO LA TRADUZIONE IN ITALIANO
Lettre ouverte aux Juifs et Juives du Brésil
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PETER PAL PELBART, psicoanalista filosofo e amico mio (qualche anno fa)
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Le visage de l’Autre dit : « Tu ne tueras point ! ». C’est là l’expression la plus forte de l’éthique juive, selon le penseur Emmanuel Levinas.
Or, ce que nous voyons le plus aujourd’hui, ce sont les visages suppliants qui demandent : « Pourquoi nous tuez-vous ? ». Les Palestinien·nes de la bande de Gaza meurent de faim, de soif, du manque de médicaments, des drones tueurs, des bombardements aériens, des déplacements forcés, de l’épuisement, de la terreur psychologique et physique… Ils enterrent leurs bébés par dizaines chaque jour, leurs parents, leurs maris, leurs femmes, souvent des familles entières, et nous voyons quotidiennement sur leurs visages la dévastation et la révolte, la faim et la supplication.
Imaginons un instant que deux millions d’Israélien·nes soient soumi·es par un État étranger envahisseur à un confinement équivalent. Si plus de quinze mille bébés juifs avaient été assassinés, autant de femmes juives massacrées, vierges, enceintes, âgées, mères. Imaginons deux millions d’Israélien·nes juifs encerclé·es de toutes parts, mourant de faim, de soif, de maladie, faute de médicaments, dans des villes dévastées, sans électricité, sans téléphone, contraint·es de se déplacer sans cesse d’un endroit à l’autre, d’une ville à l’autre, à pied, à la recherche d’une éventuelle ration, à la merci de bombardements aléatoires, soumis.es à l’humiliation, à la dépossession, à la destruction de leurs conditions d’existence minimales, et à la menace explicite qui plane dans l’air, prônant leur extermination totale. Le monde occidental ne se lèverait-il pas à l’unisson pour dénoncer un nouvel Holocauste, un génocide, une barbarie sans précédent, et utiliser tous les moyens de pression économiques, médiatiques, militaires, atomiques si nécessaire, pour s’opposer et tenter d’éviter à temps une telle hécatombe ? L’Europe, toujours soucieuse d’expier sa culpabilité, et les États-Unis, toujours alliés inconditionnels, n’enverraient-ils pas dans la région leurs flottes navales équipées jusqu’aux dents ?
Vous allez me dire que ce scénario imaginaire s’est déjà produit pendant la Seconde Guerre mondiale, et que personne ne s’est levé à temps pour s’y opposer ! C’est vrai ! Et cette tache ternira à jamais l’histoire européenne et américaine. À l’époque, d’après ce qu’on nous dit, la plupart des gens ne savaient rien des Camps. Et les rares personnes qui étaient au courant, du pape au président américain, n’ont rien fait. C’est vrai ! Mais aujourd’hui, nous savons tous, nous voyons en direct et en couleur à la télévision et sur les réseaux sociaux, et pourtant nous regardons en silence, comme si cela ne nous concernait pas. Mais nous savons ! Nous voyons ! Nous sommes témoins ! Pourquoi restons-nous silencieux ?
Le gouvernement israélien prétend défendre Israël et empêcher qu’un Holocauste ne se reproduise : « Plus jamais ça ! ». Et il prétend le faire au nom des juifs et des juives du monde entier. « Pas en notre nom », criaient les étudiant·es juif·ve·s à Berlin ou à New York il y a quelques mois, avant d’être arrêté.e.s par la police. L’État d’Israël n’a reçu de la diaspora juive aucun mandat pour exterminer, en son nom, la société palestinienne et l’expulser de sa terre, et encore moins pour la décimer. Les délires de Trump sur la Riviera du Moyen-Orient, ainsi que ceux des ministres du gouvernement israélien qui prônent une Nakba définitive, devront encore être jugés par l’Histoire, tout comme leurs auteurs.
Tout juif ou juive, aussi éloigné(e) soit-il/elle de la vie de la communauté juive, aussi libéré(e) soit-il/elle de toute marque liée à la vie juive dans sa dimension culturelle, religieuse ou communautaire, a néanmoins, dans la plupart des cas, survécu d’une manière ou d’une autre à une catastrophe collective explicitement dirigée contre son ascendance juive.
C’est pourquoi je me permets de m’adresser à tous les Juifs et Juives brésiliens qui éprouvent encore un sentiment de répulsion pour toute guerre génocidaire, a fortiori celle commise par des Juif·ve·s. Je m’adresse également spécifiquement à tous les Juifs et Juives brésilien·nes qui ont une certaine influence publique, écrite, orale, médiatique, académique, institutionnelle, scientifique, politique, artistique, religieuse, économique (et ils ne sont pas peu nombreux - mais cet appel s’étend évidemment à tous et toutes), car je sais que rien ne perturbe plus l’establishment israélien que les manifestations de protestation émanant de Juifs et Juives insoumis·es dispersé·es à travers le monde. Les manifestations contre la politique du gouvernement israélien qui ont lieu en dehors d’Israël sont immédiatement disqualifiées par sa presse comme antisémites, et sont même utilisées pour renforcer la croyance trompeuse selon laquelle « tout le monde est contre nous ». Mais lorsqu’elles sont organisées par des Juif·ve·s, cette accusation ne tient pas la route : leurs protagonistes seront tout au plus qualifiés de traîtres. C’est peut-être le seul moyen de pression qui nous reste. Et si cette vague prend de l’ampleur, l’alibi selon lequel Israël agit au nom et pour la défense de tous les Juif·ve·s s’effondrera ! Non, ce qui est en jeu, même aujourd’hui, avec l’attaque contre l’Iran, ce n’est pas la survie du peuple juif, que la politique israélienne compromet frontalement en étendant sa rage guerrière et en attisant l’antisémitisme dans le monde, mais la survie du gouvernement le plus brutal, fasciste et corrompu de l’histoire de ce pays. Et bien sûr, la survie du peuple palestinien.
Ainsi, conscient du pouvoir multiplicateur que l’essor économique et l’intégration sociale dans les domaines les plus divers de la société brésilienne ont apporté à ses Juif·ve·s au cours des dernières décennies, je pense que nous avons le devoir éthique de nous exprimer publiquement et d’encourager la majorité silencieuse à trouver le courage de défier la tutelle idéologique et politique qu’Israël exerce sur les institutions et les communautés juives, en les réduisant au silence ou en les obligeant à s’aligner automatiquement.
Les Juif·ve·s se sont senti·es personnellement visé·es par les massacres perpétrés par le Hamas contre les Israéliens – chacun s’est senti comme une victime. Comment se fait-il qu’ils ne se sentent pas personnellement impliqués lorsque les auteurs de ces tortures collectives sont Israéliens ? Tout est antisémitisme, tout le monde est contre nous, répètent-ils, incapables de voir les scènes de tragédie humaine à Gaza car les médias locaux refusent de les diffuser. Le discours qui utilise la souffrance historique du peuple juif pour justifier la brutalité d’un gouvernement qui a transformé l’État hébreu en un empire théocratique expansionniste et colonial, suprémaciste et génocidaire, s’est effondré. Il est temps de briser ce miroir qui nous renvoie l’image des plus grandes victimes de l’histoire et de voir le visage de ceux qui se trouvent de l’autre côté du miroir, suppliant, et répétant simplement : « Tu ne tueras point ».
Chaque jour, l’évidence élémentaire devient de plus en plus flagrante : tant que les droits historiques, politiques et territoriaux des Palestinien·nes ne seront pas reconnus, la légitimité d’un foyer national juif sera entièrement compromise. Les Israélien·nes n’auront droit à la paix et à la sécurité que si et quand les Palestinien·nes jouiront du même droit. Et cela ne se produira que si et quand Israël (et le monde) reconnaîtra sa responsabilité dans la tragédie des réfugiés palestiniens et se montrera disposé à offrir une réparation historique, y compris la restitution des terres, le droit au retour négocié, des indemnités matérielles et immatérielles pour tous types de pertes et de préjudices, de traumatismes et de séquelles, avec les compensations appropriées.
Quelle que soit l’issue ou le dénouement à Gaza, ce nom ne sera jamais effacé de la mémoire du monde. Il planera sur l’histoire d’Israël – et par conséquent sur celle des Juif·ve·s – comme une tache indélébile, une souillure ineffaçable – et toutes proportions gardées, tout comme le ghetto de Varsovie sera à jamais indissociable de l’histoire allemande. Comment cela pourrait-il ne pas nous bouleverser ? Cette marque ne restera-t-elle pas gravée à jamais, tout comme le meurtre d’Abel sur le front de Caïn ?
Ce qui était auparavant de la honte s’est transformé en colère. Pourtant, nous avons le sentiment que ces quelques gestes que nous entreprenons, ces mots que nous prononçons, ces débats ou ces actions que nous proposons sont insuffisants. Car est grande notre impuissance sur le théâtre du monde.
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Free Europe from Fascism
https://x.com/Joe__Bassey/status/1939047577443254313?t=c7c501EzuTmrkN5TGMV1qA&s=08
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Peter adesso, qualche anno dopo….
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L’assassinio di Abele, per sempre sulla fronte di Caino
Il volto dell'Altro dice: "Non uccidere!". Questa è l'espressione più forte dell'etica ebraica, secondo il pensatore Emmanuel Lévinas.
Eppure, ciò che vediamo di più oggi sono i volti supplichevoli che chiedono: "Perché ci uccidete?". I palestinesi nella Striscia di Gaza muoiono di fame, sete, mancanza di medicine, droni assassini, bombardamenti aerei, sfollamenti forzati, sfinimento, terrore psicologico e fisico... Seppelliscono decine di bambini ogni giorno, i genitori, i mariti, le mogli, spesso intere famiglie, e vediamo devastazione e rivolta, fame e supplica sui loro volti ogni giorno.
Immaginiamo per un attimo che due milioni di israeliani fossero sottoposti da uno stato straniero invasore a una reclusione equivalente. Se fossero stati assassinati più di quindicimila bambini ebrei, massacrate altrettante donne ebree, vergini, donne incinte, donne anziane, madri. Immaginiamo due milioni di ebrei israeliani circondati da ogni lato, morenti di fame, sete, malattie, mancanza di medicine, in città devastate, senza elettricità, senza telefono, costretti a spostarsi costantemente da un luogo all'altro, da una città all'altra, a piedi, alla ricerca di una possibile razione, in balia di bombardamenti casuali, sottoposti a umiliazioni, espropriazioni, alla distruzione delle loro minime condizioni di esistenza, con l'esplicita minaccia aleggiante nell'aria che invoca il loro sterminio totale. Il mondo occidentale non si solleverebbe all'unisono per denunciare un nuovo Olocausto, un genocidio, una barbarie senza precedenti, e usare tutti i mezzi di pressione, economici, mediatici, militari, atomici se necessario, per opporsi e cercare di evitare in tempo un simile massacro?
L'Europa, sempre desiderosa di espiare la propria colpa, e gli Stati Uniti, sempre alleati incondizionati, non avrebbero forse inviato nella regione le loro flotte navali completamente equipaggiate?
Mi direte che questo scenario immaginario si è già verificato durante la Seconda Guerra Mondiale e che nessuno si è fatto in tempo per contrastarlo! È vero! E questa macchia macchierà per sempre la storia europea e americana. All'epoca, secondo quanto ci viene detto, la maggior parte delle persone non sapeva nulla dei Campi. E i pochi che lo sapevano, dal Papa al presidente americano, non hanno fatto nulla. È vero!
Ma oggi, lo sappiamo tutti, lo vediamo in diretta e a colori in televisione e sui social media, eppure guardiamo in silenzio, come se non ci riguardasse. Ma lo sappiamo! Lo vediamo! Siamo testimoni! Perché restiamo in silenzio?
Il governo israeliano afferma di difendere Israele e di impedire che un nuovo Olocausto si ripeta: "Mai più!". E afferma di farlo in nome degli ebrei di tutto il mondo. "Non in nome nostro", hanno gridato studenti ebrei a Berlino e New York qualche mese fa, prima di essere arrestati dalla polizia. Lo Stato di Israele non ha ricevuto alcun mandato dalla diaspora ebraica per sterminare, in suo nome, la società palestinese ed espellerla dalla sua terra, tanto meno per decimarla. Le sciocchezze di Trump sulla Riviera mediorientale, così come quelle dei ministri del governo israeliano che propugnano una Nakba definitiva, dovranno comunque essere giudicate dalla storia, così come i loro autori.
Ogni ebreo, per quanto lontano dalla vita della comunità ebraica, per quanto libero da qualsiasi marchio legato alla vita ebraica nella sua dimensione culturale, religiosa o comunitaria, è comunque sopravvissuto, nella maggior parte dei casi, in un modo o nell'altro a una catastrofe collettiva esplicitamente diretta contro la discendenza ebraica.
Per questo mi prendo la libertà di rivolgermi a tutti gli ebrei brasiliani che ancora provano un senso di repulsione per qualsiasi guerra genocida, soprattutto se commessa da ebrei. Mi rivolgo anche specificamente a tutti gli ebrei brasiliani che hanno una certa influenza pubblica, scritta, orale, mediatica, accademica, istituzionale, scientifica, politica, artistica, religiosa ed economica (e non sono pochi, ma questo appello si estende ovviamente a tutti), perché so che nulla turba l'establishment israeliano più delle proteste provenienti dagli ebrei ribelli sparsi in tutto il mondo.
Le manifestazioni contro le politiche del governo israeliano che si svolgono fuori da Israele vengono immediatamente liquidate dalla stampa come antisemite e vengono persino utilizzate per rafforzare la fuorviante convinzione che "tutti sono contro di noi". Ma quando sono organizzate da ebrei, questa accusa non regge: i loro protagonisti saranno, al massimo, bollati come traditori. Questa potrebbe essere l'unica leva che ci rimane. E se questa ondata prenderà slancio, l'alibi che Israele stia agendo in nome e in difesa di tutti gli ebrei crollerà! No, ciò che è in gioco, anche oggi, con l'attacco all'Iran, non è la sopravvivenza del popolo ebraico, che la politica israeliana sta compromettendo direttamente diffondendo la sua rabbia bellicosa e fomentando l'antisemitismo in tutto il mondo, ma la sopravvivenza del governo più brutale, fascista e corrotto nella storia di questo Paese. E, naturalmente, la sopravvivenza del popolo palestinese.
Pertanto, consapevole del potere che la crescita economica e l'integrazione sociale nei più diversi ambiti della società brasiliana hanno conferito agli ebrei negli ultimi decenni, credo che abbiamo il dovere etico di parlare pubblicamente e di incoraggiare la maggioranza silenziosa a trovare il coraggio di sfidare la tutela ideologica e politica che Israele esercita sulle istituzioni e sulle comunità ebraiche, riducendole al silenzio o costringendole ad adeguarsi automaticamente.
Gli ebrei si sono sentiti personalmente presi di mira dai massacri perpetrati da Hamas contro gli israeliani: tutti si sono sentiti vittime. Com'è possibile che non si sentano personalmente coinvolti quando gli autori di queste torture di massa sono israeliani? Tutto è antisemitismo, tutti sono contro di noi, ripetono, incapaci di vedere le scene della tragedia umana a Gaza perché i media locali si rifiutano di trasmetterle. La narrazione che usa la sofferenza storica del popolo ebraico per giustificare la brutalità di un governo che ha trasformato lo Stato ebraico in un impero teocratico espansionista, coloniale, suprematista e genocida è crollata. È ora di rompere lo specchio che ci riflette l'immagine delle più grandi vittime della storia e di vedere i volti di coloro che, dall'altra parte, implorano e ripetono semplicemente: "Non uccidere”.
Ogni giorno, l'evidenza diventa sempre più evidente: finché i diritti storici, politici e territoriali dei palestinesi non saranno riconosciuti, la legittimità di una patria nazionale ebraica sarà completamente compromessa. Gli israeliani avranno diritto alla pace e alla sicurezza solo se e quando i palestinesi godranno dello stesso diritto. E questo accadrà solo se e quando Israele (e il mondo) riconoscerà la propria responsabilità per la tragedia dei rifugiati palestinesi e mostrerà la volontà di offrire riparazioni storiche, tra cui la restituzione delle terre, il diritto al ritorno negoziato, il risarcimento materiale e immateriale per ogni tipo di perdita e danno, trauma e conseguenze, con un indennizzo adeguato.
Qualunque sia l'esito di quel che accade a Gaza, questo nome non sarà mai cancellato dalla memoria del mondo. Aleggia sulla storia di Israele – e di conseguenza su quella degli ebrei – come una macchia indelebile, una macchia indelebile – proprio come il ghetto di Varsavia sarà per sempre inseparabile dalla storia tedesca. Come potrebbe questo non turbarci? Questo marchio non rimarrà forse impresso per sempre, proprio come l'assassinio di Abele sulla fronte di Caino?
Ciò che un tempo era vergogna si è trasformato in rabbia. Eppure sentiamo che questi pochi gesti che intraprendiamo, queste parole che pronunciamo, questi dibattiti o azioni che proponiamo sono insufficienti. Per la nostra impotenza sulla scena del mondo.